Qu'en penez-vous?
La photographie est malheureusement devenue une commodité où les gens ne peuvent pas s'imaginer qu'un photographe en sait plus qu'eux. À cause bien sûr, que plusieurs amateurs sont aussi bien équipés si pas plus que certains professionnels. Il y a aussi la question que les gens se contentent de photos prises sur le vif sans créativité ni très grande qualité.
Le gars s'est défoulé...
Ça fait plusieurs années que je réfléchis à cette question et je ne sais pas combien de personnes que j'ai provoquées - surtout des clientes pour des photos de mariage, portraits et photos de portfolio. Le mot le plus doux pour en sortir avec une bonne estime de soi, c'est le mot « NON ». Plusieurs professionnels débutants ont de la difficulté à le dire. Pourtant, éventuellement en disant non, ils développent un crédibilité verbale et non verbale qui leur permet plus tard de charger un prix qui va leur faciliter de vivre de la photo pour des clients qui sont prêts à payer pour les services. Mais, ils ont peur de dire non pour ne rien manquer côté boulot. Avec le temps, ils se dirigent simplement vers le fossé de la misère.
Avant, je donnais un tas d'explications du pourquoi je chargeais ce que je chargeais: l'amortissement de l'équipement, mon investissement dans ma formation, mon expérience de longue date, ma créativité, le temps consacré à peaufiner les images, etc., etc., ad nauseum. Ils s'en foutent.
J'oubliais une de mes règles, soit « Qui se justifie, perd! ». Une autre, « Le fardeau de la preuve incombe à l'autre ». Puis, « Si le client est plus centré sur le prix que sur la valeur du service, ce n'est pas mon type de client. » Ça fonctionne très bien dans mon monde de consultant, formation et coaching d'affaires et la même chose peut se faire en photographie. Je connais assez de photographes qui ont le même discours et qui réussissent très bien.
Les clients disent :
excellent, bravo a l'auteur de l'annonce. et richardj7 tu as tellement raison et bien expliqué.
merci prof photo, d'avoir partagé et surtout d'etre encore la.
malheureusement au Québec nous baignons dans une culture de la gratuité "relative", ce qui n'aide pas. En ce qui me concerne, je ne débat que très rarement sur les fondements de ma tarification, si ce n'est que de rapidement faire une comparaison avec un autres corps de métier "garagistes, électricien..." mais je ne m'y attarde pas longtemps, car si le client n'est pas ouvert dès le début, c'est peine perdu.
Pour ce qui est de la qualité du travail, c'est aussi assez facile à voir et pas juste en image. Juste hier, j'ai fait un évènement du style grande séance ici à Québec et le niveau des photographes se voient rapidement et particulièrement dans l'approche. Nous étions environ 16 photographes et autant de modèles avec 4 setups d'éclairage préparés d'avance. Dans tout le lot de photographes, ils n y'en a aucun qui est venu me questionner sur le "comment et le pourquoi" nous avions positionné, sélectionné un certains type de modeleurs, ajusté la puissance des flashs de tels ou tels manières. Bref, sur les 16, nous n'avons été que 3 ou 4 à être conscient de la lumière et jouer avec pour en tirer le meilleur partie. Puis, même que dans la journée, 2 des setup avaient été modifiés, avec comme résultat que la lumière était rendu flatte, faute d'avoir équilibré les éclairages de manière à ce qu'il n y'est plus aucune ombre, bref, plus aucun contraste... nous avons bien ri et les avons refait en prenant le temps de montrer aux intéressés les différences.
Ce n'est aucunement un reproche envers les photographes qui ne l'ont pas fait, mais seulement un constat sur leur niveau d'apprentissage et par où tout le monde passe au début. Mais que ce genre de détails peu faire une énorme différence au niveau du travail final remis au client lors d'un mariage ou autres contrats. Puis de toute manière, la qualité du travail fini toujours par resurgir dans le lot et attirer la clientèle, pour peu que le photographe se donne une visibilité.
J'ai eu les mêmes impressions quand j'ai participé à l'un des Grandes Séances - au tout début quand on ne payait que 35$ pour y assister et qu'on remboursait une partie de la cotisation si tu amenais des modèles. J'en avait amené 11. Au départ, Hai Au me connaissait, alors il m'a donné le set-up que je voulais pour photographier trois modèles qu'une designer avait amenées pour faire des photos de ses créations. Le reste du temps, en changeant de set-up, j'ai dû me contenter de set-up déjà monté,malgré que j'ai monté les miens à part avec mon propre équipement.
Ce que je déplore dans plusieurs rencontres de ce genre, c'est la prise de photos par-dessus l'épaule des autres photographes, sans comprendre le pourquoi, comme tu mentionnes de l'éclairage et des poses. On dirait, qu'il y a une impulsion de prendre à tout prix un nombre considérable de photos pour « monter son portfolio », sans réaliser que 10 excellentes photos sont souvent suffisantes pour avoir un contrat d'un client sérieux, surtout en portrait ou mode, que 3 douzaines.
Certains prétendent que c'est pour se pratiquer et prendre de l'expérience. Pas si les mêmes erreurs sont répétées prises après prises et recevoir des commentaires de photographes qui n'en savent pas plus.
Il y une plus grande ferveur, dépenses et temps consacrés sur l'achat d'équipement et gadgets que d'apprendre sérieusement à utiliser celui qu'on a.... Le marketing fonctionne très bien à cet égard.
Une chose que je dois rajouté, par contre, c’est que dans les dernières Grandes Séances, il y a eu des professionnels comme Jean-François O’Kane et François Desrosiers qui ont participé à plusieurs Grandes Séances pour donner un coup de main aux amateurs et leur transmettre quelques concepts d’éclairage et autres.
Si quelqu’un est vraiment sérieux pour se monter un portfolio qui "vend", premièrement, il faut bien connaître sa caméra, bien connaître l’éclairage que ce soit de studio ou extérieur, puis ce que j’ai recommandé dans le passé, c’est de louer les services de modèles d’expérience avec coiffeuse/maquilleuse et styliste pour apporter des vêtements aux modèles. Les modèles d’expériences peuvent même enseigner les poses de mode à un photographe sans trop d’expérience en lui facilitant la vie.
Avec tout cette équipe, là, on peut commencer à parler d’un portfolio qui peut se vendre pour aller chercher des contrats. Mais....y a-t-il un marché?
Ce que je recommande souvent en coaching privé, c’est de bien définir son marché, faire des recherches, contacter les magazines ou organismes qui achètent des photos, leur demander ce qu’ils cherchent, comment ils achètent, quels sont les critères, combien payent-ils, et quand payent-ils? Parfois, ils ne payeront pas le photographe avant que le magazine soi publié de 3 à 12 mois après et parfois, aussi, si les photos ne sont pas utilisées en final, ils ne payeront pas pour leur usage.
Donc, si quelqu’un me demande conseil sur comment monter un portfolio, je vais lui demander qui son portfolio vise - quel public, qu’elle clientèle. Si c’est simplement de partager ses photos dans des forums comme celui-ci, alors n’importe quel portfolio va faire l’affaire, car le but n’est pas commercial.
Bien sûr, c’est le prétexte le plus populaire pour attirer des modèles - autant les modèles que les photographes veulent monter leur portfolio, mais il sera simplement pour s’afficher sur Facebook ou ailleurs - de belles photos de filles comme il y en a des tonnes, tandis que rien ne les distingue de la masse. Plus un pétage de bretelles ou de l’exhibitionnisme sans plus.